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Majid Blal

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Méphistophélique. Par Majid Blal

10 juillet 2013, 06:34

Méphistophélique.Par Majid Blal

 

Que de souffle ai-je consenti à ta survie ! Que d’air m’as tu pompé pour te gonfler d’orgueil. Que de bouche à bouche t’ai-je apposé pour maintenir ton brasier en vie. Que d’inspirations ai-je aspiré de tes entrailles brûlantes. Que d’exhalaisons m’as-tu soutirées en soupirs de proximité. Que de plongées en apnées me suis-je risqué dans ton univers de brume bleutée !Que de gratitudes m’as-tu manqué ! Depuis si longtemps et pour finalement si peu, tu oses me tancer de haut parce que tu m’as pris pour acquis.

 

Tu m’as débusqué te chantant la sérénade et tu n y as vu qu’une supplication, une imploration. Tu as encore commis un biais de confirmation quand tu as cru que ma loyauté n’est autre que te succomber, fléchir pour t’embraser, ployer en genoux domptés devant la conquérante, Flancher comme un dépendant affectif à assigner à ta famille…

 

Je t’ai retrouvée, soudain, condescendante, ratoureuse, racoleuse,mesquine, machiavélique et pour te faire plaisir, méphistophélique. Ne me raconte pas comme à l’accoutumée toutes ces fabulations qui t’excusent, ces allégations émotives qui te servent de prétextes et ces justifications en psycho-sonates larmoyantes pour te plaindre. 

 

Ne parle pas ! Ne dis rien! J’ai appris à lire sur tes lèvres qui n’ont jamais quitté les miennes et que je savais mordiller quand le plaisir m’engloutissait et m’emboucanait de son fumet. Je te sais par cœur, par la saveur et par l’odeur

 

 Trop de familiarité tue le respect.

 

 Je t’avais enlacée de mes grosses mains de montagnards, de mes gros doigts de bûcheron, t’avais dorlotée et aujourd’hui tu tentes de me faire chanter comme une vulgaire traînée.  Mon index te tapotait le dos pour te faire faire tes rots et parfois te pianoter la berceuse sur ta peau pour que tu te sentes aimée et aujourd’hui, tu me regardes en vaniteuse qui s’est découvert,en rencontrant un miroir, qu’elle peut avoir du pouvoir sur ses maîtres.    

 

Mon accointance ne peut être compromission. Un regard bienveillant n’est pas un genou à terre ni une capitulation ni un abandon de soi au gré de tes pérégrinations. Une paix consumée est une paix filtrée où le rapport de force est gommé, occulté. Pourtant il a suffit que je te dise :

 

"Tu veux savoir qui tu es pour moi?Eh bien voilà: tu es celle qui m'empêche de me suffire"  pour que tu t’enflammes et que tu partes en belligérance avec la ferme intention de tout griller de charbon ardent sur ton parcours. La politique de la terre brûlée a des essences barbares. Tu t’es crue indispensable et tu n’as pensé qu’à asservir. 

 

Ta névrose et ta propension à ne voir dans l’autre qu’un esclave en devenir, un dépourvu de volonté à assujettir, une victime à subjuguer et un subjugué comme proie à collectionner, ont fait de toi la plus belle des salopes et la plus psychopathe à fréquenter.

 

Tu m’as blessé jusqu’au fond de mon demi siècle. Tu as franchi tes bornes et pénétré dans les limites de mon âme. Tu as pensé que ma « dépendance »te permettait l’infamie et que l’accoutumance est la porte vers le déni de dignité. Tu as mis le mot de trop quand ton ton immonde traduisait ton besoin de flétrissure dont tu asperges tes amants pour mieux les avilir.

 

L’avilissement est déconsidération et cela je ne peux l’accorder ni le cautionner à personne.  Tu ne pourras jamais connaitre l’amour car ta propre nature ne maîtrise que l’humiliation,l’amour te devient subversif et inconnu.

 

Je t’assure et te rassure. Par la fumée partagée, par la salive commune, par les bouffées bécotées en tous lieux et circonstances, par les feux qui t’allument, par les nuits sombres où tu brillais quand tu avais peur d’être seule dans la noirceur, par tes traversées nasales en solitaire, par les crises de manque qui te rendaient si indispensable, Par tes filtres rouges, blancs ou bariolés, je ne te toucherai plus.

 

Appelle toi Clope, Tige, Cig, Cigarette, mertal, doukhane, Chi-garro…distribue tes taffs, tes tafs, tes pofs, jbida, ntira, tabwikha, tes bouffées,ta fumée…s’en est fini de notre relation.

 

Nous avons partagé un bout de chemin tant que tu n’étais qu’une compagne mais maintenant que tu aspires à la domination, tu as mal choisi ton montagnard. Il est incontrôlable, a un problème avec l’autorité et les rapports hiérarchisés. 

 

Tu es devenue mon Ex, cigarette !

Plus jamais de calumet de la paix entre nous! Vilaine!

 

Majid Blal, Sherbrooke, le 10 juillet 2013

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